Exceptionnelle lampe champignon en verre monochrome gravé, telle qu’elle fut produite par la verrerie d’art bordelaise des Établissements Nancéa de Goujon et Pédemay à la fin des années 20. C'est dans la revue "Les Echos d'Art" datée de juillet 1929 qu'on retrouve un vase présentant les mêmes caractéristiques de production et de décor que cette lampe (photo 5). En très bon état de conservation, cette lampe quasi centenaire mesure 48 cm de hauteur et pèse 2,6 kilos.
 
On a souvent pensé que les productions verrières signées Nancéa étaient des réalisations tardives mais il s’agit bien de verreries des années 20 et 30. C’est en 1925 que fut créée, à l’initiative du décorateur sur verre d'origine lorraine Jules Franco (1876-1962), une société de verrerie d’art et de lustrerie basée à Capeyron-Mérignac près de Bordeaux. Reprise ensuite par Chenu et Goujon, avant que Chenu ne cède ses parts en 1927 à Eloi Pédemay, cette société produisait des vases et des verreries d’éclairage en verre gravé multicouches avec traitement à l’acide, à la manière des verriers de l’École de Nancy. Le nom « Établissements Nancéa » fut ainsi choisi comme une stratégie de marketing menée par cette entreprise girondine, en référence aux productions de Gallé, Daum et tant d’autres verriers de Nancy.
 
Cette lampe s’éclaire dans le pied et le chapeau, ces deux éléments sont en verre givré avec un décor floral stylisé tournant dépoli à l’acide. La signature Nancéa est présente à la fois sur le pied et le chapeau (photos 6 et 11). Le support est réalisé en fer forgé, il comporte trois bras et ses retours sont en forme de feuilles de ginkgo biloba (photo 10). Cette lampe est en très bon état, le col du pied présente quelques éclats sur le pourtour, ils sont toutefois totalement masqués par la griffe.
 
Cette lampe a été recâblée avec un fil neuf torsadé gainé de tissu noir, les deux douilles sont en laiton à vis E14 avec bague en porcelaine, prise et interrupteur sont neufs. Deux ampoules LED neuves E14 seront fournies.